Rien ne se perd

Dans le cycle de blagues de mensonges ou d’exagérations relatif à la ferme extraordinaire (et imaginaire ) de « La Grande Talbâtière », où tout est démesuré et surdimensionné, il arrive qu’on trouve le motif narratif du gamin de la maison qui est tombé dans la gamelle de mijhé…

Un jour au moment de la collation, les gars étaient tous attablés au mijhé, et le draule arrêtait pas de leur virouner autour ; au bout d’un moment, ol’a énervé le grand valet qui y ramène une tape sur la goule, si forte qu’elle l’envoie dans le saladier de mijhé…Le l’ont retrouvé qu’à la dernière goulée !…

Une variante :

En mangeant le mijhé, le grand valet retire de son assiette une gailloche au draule, avec la chaussette ! En tendant sa cuillère en l’air, il se plaint à la patronne : «  Ol’ét pas qu’ol’ét sale, mais o tint de la piace ! » (sous-entendu : il y a moins de mijhé dans son assiette)…

J’ai envie de dire que ce motif a été repris par une grande série populaire de BD ; on peut en effet penser à Obélix qui, étant petit, est tombé dans la marmite de potion magique. Si on compare les deux narrations, on peut déceler des motifs « invariants » :

  • Une ambiance de village survoltée : cette ferme où tout est hors les normes, et le village gaulois d’Astérix, où chaque action est un exploit de résistance.
  • Dans les deux cas, on fait état de force tranquille : la baffe du grand valet, les baffes d’Obélix aux romains.
  • Un enfant tombé dans un plat collectif revigorant : le mijhé, la potion magique.

Serait-ce à dire que le mijhé est le prototype de la potion magique ?

Pensez-en ce que vous voulez, moi, mon opinion est faite …

L’Ethno-rigolo
(9-04-19)