Sur l’îlot central (sur la photo) un immense moulin à poivre servait à moudre à la demande.

Endroit convivial, Les gens entraient aussi pour discuter avec les «clients» déjà présents.

M. Doux à cessé son activité 4-5 ans avant sa mort en 1995. Véritable figure locale voici l’extrait d’une épitaphe publiée après son enterrement :

« André Doux ! Tu ne nous a jamais fait cadeau de 10 grammes de pointes ; et il ne manquait jamais le plus petit écrou aux Interminables factures, écrites d’une main de clerc de notaire, que tu nous remettais une ou deux fois par an. Mais bon ! Les affaires, c’est les affaires ! Rien que de très normal après tout, même si ce sont de micro-affaires. Finalement, on aimait bien aller passer 10 minutes à rallonge dans le fond de ton bazar ; un coup d’œil sur les melons que ton voisin Monsieur Moreau te mettait en dépôt à la saison, contourner deux-trois rouleaux de grillage à poule prêts à être emmenés sur la murette du champ de foire, de l’autre côté de la route (pour la mesure…), enjamber soigneusement des services de verre en attente de rangement depuis plusieurs mois, se prendre les pieds dans les baquets à vendange, les chaufferettes et les bacs à ciment, en faisant attention à ne pas se cogner la tête dans les lames de scies américaines qui se balançaient dangereusement dans le passage avec les tringles des séchoirs à linge (ceux qu’on met autour du tuyau de la cuisinière), tout ça pour arriver aux caisses de pointes, avec la balance et les poids ; tandis que sur l’étagère du fond, trois-quatre potets en céramique surveillaient tout ça de leur regard sérieux de canards « kitsch »…

J’ai toujours admiré ton art désinvolte de faire un cornet de papier pour y verser le contenu du plateau de cuivre…

C’est une évidence : pas un commerçant « moderne » ne retrouvera ton humanité profonde, faite d’humour à froid, d’insolence tranquille, et de condescendance amusée pour tes clients ; avec un je-ne-sais-quoi de distinction toute britannique (vestige génétique de l’occupation du 14è S. sans doute), tout ça composait ton attitude naturelle, et au bout du compte c’était peut-être beaucoup plus « commercial » que le mépris glacé de certains de tes collègues actuels. »

Lorsque André DOUX cessa son activité, une cave à vin remplaça la quincaillerie.

Aujourd’hui c’est une boulangerie « Les Saveurs d’Antan »